+33 4 90 36 00 11
18 h 00 - Dans les salles d'accueil de l'ho?tel, sur les terrasses et patio, capte? des toits de la ville et de la place Montfort :
une installation " RADIO Y " de Lucien GAUDION
Projection de "Porte-paroles" de Flore Eckmann
Performance “Plugin circus/muqueuses images“ de Vincent RIOUX et de Thibaud de GRANDPRE
20 h 00 - Rencontre avec les artistes de “DETOURS“ au Théatre des 2 mondes
Projection, discussions avec les artistes et le public anime?es par Dominique LIAUTARD. En pre?sence de Vincent RIOUX, charge? du Po?le nume?rique a? l’ENSBA (e?cole nationale supe?rieure des Beaux-Arts de Paris) et artiste, de Lucien GAUDION, Thibaud de GRANDPRE, Flore ECKMANN, Max BLOTAS, Petra VAN DER MEIJDEN et Hans PRONK, de Pablo CAVERO, de Suzy LELIEVRE et Se?bastien TAILLEFER et d’Ele?onore GEISSLER.
Circuits "Détours" en Drome Provençale Samedi 14 et Dimanche 15 octobre
Programme complet du week-end sur detournumerique.com et réservation au 04 75 96 01 29
Un trois mâts, vaisseau fantôme glisse imperceptiblement dans le brouillard d'un réveil tardif et fatigant, cette nuit en ville les néons ternissaient l'obscurité que je rêvais complète, leur message désuet disparaissant pour s'effiler en lignes de couleur, le trait était là comme un tiret rouge, jaune, vert ou bleu entre rien et rien. La jolie patineuse reste gracieuse au-dessus le la glace, toujours belle, même s'il ne reste plus que ces jambes chaussées de patins. Plus de terre arable à travailler le motoculteur vient mourir contre les murs d'une salle carrelée de terres cuites, que dans un dernier élan il a labourées. Le palmier dans son bac en ciment, c'est Coco
L'adolescence est finie, on raccroche les rollers, non ! on les lance noués par-dessus
Et maintenant ? Le train n'a pas de fin, ce n'est pas qu'on ne s'en lasse pas mais plutôt qu'on s'habitue. L'habitude jusqu'ici, jusqu'à maintenant ; permettez moi de vous proposer une expérience : dormir à la belle étoile à quelques mètres des barrières de sécurité sur une aire de repos d'une autoroute bien choisie.
Est-ce que tout ça est vraiment drôle ? Ce qui est drôle c'est que nous en faisions.
Jean-Baptiste Gurly
Bizarre, écrire est bizarre, se servir de mots, des groupes de signes , les agencer en suivant des règles que l'on pense immuables et qui pourtant n'ont cessé d'évoluer, se laisser porter par le cours de l'histoire à laquelle il faut croire, tout ça pour dire'
Mon mot « califourchon » est bien joli aujourd'hui. Mais quoi, c'est pas un leurre ?
La respiration, transpiration, aspiration, expiration, et l'étymologie avec son i et son i grec, me grisent, m'égarent.
Le i grec est vu de dos, c'était l'hiver, il avait revêtu sa lourde gabardine noire, on ne le voyait pas très bien, de toute façon, il partait.
Sur les photos d'Anna Epp, de la série « passagers du Silence », figure toujours un personnage. Un homme, une jeune femme, ils s'éloignent en empruntant le chemin des lignes de fuite. Et nous voici accrochés à leurs basques :
- Pitié ne me laisse pas ! reste ! Sans toi, ici tout serait vide de sens !
I grec s'efface, c'est la nuit, la nuit noire, il n'y a plus rien, moi même j'ai disparu.
Comme on fait dans les films : Pfffhhout'
Transporté là où l'homme a gratté : sur les photos de Richard Petit.
Voici la montagne jeune et haute, les Pyrénées !
Sous la ligne Haute tension, les arbres ont été coupés et les pylônes, qui se sont frayés un large chemin sur la colline, vont. Ailleurs le viaduc majestueux s'élance sur un rond point d'où la route repartira vers la gauche et vers la droite. Ici c'est le silence, les ouvrages campent, l'absence est immense, pas un souffle pas une respiration.
- I grec où es-tu ? je hurle
Jean-Baptiste Gurly
Un étang, pas un souffle d'air, quelque chose de léger tombe à l'eau : un morceau de polystyrène. Pour une fois, cette fois, on nous épargnera la ronde des ondes concentriques qui vont mourir silencieusement contre les rives. Comme une étoile filante, ou une fusée de feu d'artifice, se dessinera un motif fugace, qui pourrait nous rappeler, s'il durait un peu, les lignes de la main : coeur, chance, vie.
Friedemann Hauss qui habituellement sillonne le globe pour photographier dans les plus beaux décors les plus belles filles parées des plus beaux atours, présente au Burrhus une série d'herbes prises à contre-jour.
Entières en un instant, les fines herbes à contre-jour, impriment sur notre rétine les lignes de leur existence. Cela ne se voit que très difficilement et c'est ce que Friedemann nous montre. C'est tout.
Jean-Baptiste Gurly
Il faudra bien s'attaquer sérieusement aux problèmes de pollution, et plus particulièrement à ceux engendrés par notre besoin sans cesse croissant de nous déplacer ; une fois encore ce seront les artistes qui nous ouvriront la voie.
Voilà Monsieur Christian Valverde que nous exposons au Burrhus et en même temps à la galerie Martagon à Malaucène ; grâce à lui on mesure déjà le chemin parcouru sur la route de l'ubiquité : 9 km.
Une sensation subjective, une sensation subjective visuelle, la myodésopsie, encore plus simplement appelée « mouches volantes », est une sensation subjective visuelle, celle de voir des points brillants qui se déplacent lentement et d'une manière très aléatoire dans son champ visuel. Il peut parfois s'agir de filaments ou de zigzags, ou bien encore de croix grossières.
Tout subjectif est mon souvenir, maintenant, de m'être déjà efforcé de contrôler ma myodésopsie, au point d'avoir fixé mon attention sur une forme de trombone tordu qui se baladait lentement devant l'écran du journal télévisé qu'un instant auparavant je pensais regarder. Etait-ce brillant ou d'une transparence remarquable ? Peu importe, ce qui m'intéresse c'est le renversement de mon attention, qui des informations s'est portée sur cette sensation subjective en forme de truc tortu, peut-être qu'à un moment je ne fus plus où j'aurais pensé être, peut-être qu'à ce moment là suis-je.
Je retourne chez Valverde. En utilisant comme support le plexiglas il se libère du fond, puis construit une architecture de transparences qu'il appuie sur une forme atonique, mais facilement repérable, une croix, simplifiée au point de lui enlever toute velléité de sens. Cette croix , signe atavique, flotte comme une « mouche volante » dans le champ de notre subjectivité. Devant les croix de Valverde on peut ressentir l'impression de ne pas être particulièrement là où nous aurions crû être. Avec un peu d'effort nous aurons fait quelques pas sur le chemin de l'ubiquité.
Jean-Baptiste Gurly
Les paires de nombres amicaux sont formées de deux nombres dont chacun est la somme des diviseurs propres de l'autre ; la première paire est (220, 284). Celle de Nicolo Pagnaini est (1184, 1210).
En 1988 Thomas Kocheisen et Ulrike Hullmann se sont donnés deux protocoles de production : soit, chacun dans son atelier, peint d'après le même modèle sur le même format et donc fait le même tableau, soit ils partagent la toile en deux moitiés que chacun peint. Ce qu'il y a de plus troublant dès le premier regard c'est le style Kocheisen + Hullmann, car il semble impossible de dire qui a fait quoi.
Ulrike et Thomas nous ont proposé un travail sur les nombres amicaux pour habiller la tranche d'une dalle béton qui est visible du patio de l'olivier, cela est resté à l'état de proposition.
Pourtant aujourd'hui en voulant écrire à partir de leur travail, ces nombres amicaux me reviennent d'une manière obsessionnelle à l'esprit, parce qu'avec eux le tableau est donné à voir, comme toujours dans l'instant, mais il est emprunt de mystère, et semble être dans un autre temps, il nous invite à la décomposition comme pour nous convaincre de la véracité de l'intuition d'unité que nous en avons eu au Premier Coup D'œil. A force de regards naît une sensation de décalage entre nous et le tableau , est-ce la facture duale qui en est la cause ?
On cherche tellement l'un et l'autre, tellement finalement à s'identifier à l'un ou à l'autre qu'on fait tout pour échapper aux deux ; par exemple jouer au jeu des différences.
Je vous invite à regarder le travail de Ulrike Kocheisen et Thomass Hullmann comme si vous observiez, inscrits au tableau noir, deux nombres dont on viendrait de vous démontrer qu'ils sont amicaux. Le professeur a effacé à l'éponge humide ses deux décompositions, puis les sommes des diviseurs et a réinscrit de chaque part du tableau 9 437 056 et 9 363 584 (Descartes en 1638).
Jean-Baptiste Gurly
Ensuite, nous commençons à prendre conscience du circuit sur lequel nous évoluons : le «JAHRESZYKLUS»*, une métropole en forme de couronne étroite constituée de douze agglomérations que nous traversons toujours au même rythme. Les premiers tours semblent longs et palpitants, mais au fur et à mesure notre intérêt décroît, pire, certaines villes nous deviennent antipathiques, et la plupart nous laissent indifférents.
Pourtant, quelle joie au début lorsque nous nous apprêtions à entrer dans Janvier, quel bonheur d'entamer un nouveau tour, plus vite plus fort (surtout plus fort car la vitesse est là tout à fait illusoire). Les cheveux au vent, on rit, les bouchons pètent, c'est fini, ça recommence ; c'est fini, ça recommence ; c'est fini, ça recommence ; c'est fini, ça recommence ; c'est fini, ça recommence ...
Puis, la griserie s'efface, l'habitude est là qu'on porte comme de vielles pantoufles. Est-ce le début qui est trompeur ou l'habitude qui brouille nos sensations ?
L e «JAHRESZYKLUS» n'est peut-être qu'un leurre, une tromperie, un faux support à la vie. Oui, la vie ne peut-elle prendre que sur le «JAHRESZYKLUS» ?
Je crois, je crois que pas plus le mois que l'heure que la minute, ne nous aident à vivre mieux, au plus près de la vie. Le temps réel ne colle qu'à la réalité du monde, il est tout à fait étranger et à l'art et à l'amour.
Jean-Baptiste Gurly [* JAHRESZYKLUS : Cycle de l'année]